« Le meilleur héritage et le plus riche patrimoine qu'un père [qu’une mère] puisse laisser à ses enfants, c'est la gloire de ses vertus et de ses belles actions …» (Cicéron in Le traité des devoirs, env. 44 A.J.-C.)
L’exposition « Tadjo & Tadjo » allie les parures-bijoux de Michèle Tadjo aux toiles et installations de sa fille Véronique. Le thème du patrimoine est ici interprété au niveau familial mais également national, global et environnemental.
« Ce que l’homme a devant lui, c’est son passé », disait O. Wilde. La transmission de Michèle à Véronique se fait ici horizontalement et verticalement : transmission émotionnelle, culturelle et artistique qui conduit à la fusion dans ce qu’elle a d’éphémère et d’utopique tout en étant profonde et tenace.
Michèle Tadjo était une grande collectionneuse d’Art traditionnel Africain, convaincue qu’il n’y a pas plus moderne que l’art traditionnel. Ses bijoux en portent la marque. Partageant sa passion, Véronique a, dans son œuvre littéraire, cherché la « narration intemporelle ». Puis, de l’écriture à l’illustration, elle passe aux arts visuels se rapprochant de Michèle au-delà des liens biologiques de parenté. Et, tout autant que Michèle passionnée par la politique et la gestion de la cité, Véronique est très sensible aux questions de son temps et à l’héritage environnemental que recevront les générations qui viennent. Elle traduit ces questionnements dans ses installations.
Que reste-t-il de nos traces lorsque la vie s’évapore ? Faisant écho à la pensée de Cicéron, Véronique construit, jour après jour, sur le patrimoine immatériel que Michèle lui a légué, héritage qu’à son tour elle transmettra ; une mémoire qu’elle nous confie tel le témoin des courses de relai.
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