"[…] Mon intention est de retranscrire la réalité la plus dure d’une manière subtile, à travers mes choix de couleurs, de composition, de mouvements du corps et de lumière. Je souhaite témoigner de l’impact de cette tragédie sur moi et sur mon peuple, par des traits et des formes qui, en harmonie, évoquent une vérité dérangeante." 
Rashid Diab
Né en 1957 à Wad-Medani, sur les rives du Nil Bleu au Soudan, Rashid Diab découvre dès son plus jeune âge sa vocation pour la peinture. Fasciné par les paysages qui bordent le fleuve, les couleurs migratoires de la faune et la diversité de la flore, il puise dans ces scènes la source de son inspiration. Ses premiers essais, réalisés avec des moyens modestes, le conduisent à approfondir sa pratique et ses connaissances artistiques.
 
Après des études au Collège des Beaux-Arts et des Arts Appliqués de Khartoum dès 1973, il obtient une bourse pour poursuivre sa formation en Espagne. Diplômé de l’Université Complutense de Madrid en peinture et en gravure, il y soutient en 1991 un doctorat consacré au rapport entre l’art traditionnel et contemporain du Soudan—une thèse unique en son genre, publiée ultérieurement par la Ligue arabe.
 
Dès le milieu des années 1970, ses œuvres voyagent dans le monde et intègrent des collections publiques et privées, dont celles du Nairobi Contemporary Art Institute et de la Dalloul Art Foundation. En 1999, il rentre à Khartoum et fonde Dara Art Gallery, la première galerie professionnelle du pays, puis inaugure en 2005 le Rashid Diab Arts Centre, un espace à but non lucratif dédié à l’éducation culturelle, à l’accueil d’artistes internationaux et à la promotion de la scène artistique soudanaise. Malheureusement, le conflit éclatant en avril 2023 l’oblige à fuir sa maison et reprendre son travail de création depuis l’Espagne.