Soir de vernissage, les voitures sont nombreuses à se presser devant LouiSimone Guirandou Gallery pour admirer la nouvelle exposition de l'artiste Aïda Muluneh. Dans cette rue cossue de la commune de Cocody, le rendez-vous fait salle comble. Professionnels de l'art et amateurs échangent autour des clichés hauts en couleurs qui ornent les murs. Cette série photographique composée d'une douzaine d'œuvres entretient à vrai dire un rapport intime avec la capitale économique ivoirienne. Deux ans auparavant, cette même ville avait vu naitre le projet à la suite d'une carte blanche accordée par l'organisation new-yorkaise Public Art Fund. Depuis son atelier abidjanais et d'autres lieux savamment choisis, Aïda Muluneh a pu composer, puis déclencher « scientifiquement » son appareil afin d'immortaliser ses créations. « La photographie est avant tout le fruit de calculs mathématiques », aime à rappeler l'artiste qui, depuis cinq ans déjà, a fait d'Abidjan son port d'attache. « C'est ici que j'ai trouvé mon équilibre dans la sous-région. On peut encore se mouvoir, si l'on compare aux 120 millions d'habitants que compte l'Éthiopie » avoue-t-elle dans un anglais subtil et sophistiqué.
Arts : depuis Abidjan, Aïda Muluneh mène une conversation continentale
Deux mois durant, l’artiste et photographe éthiopienne de renom expose en Côte d’Ivoire une série de clichés énigmatiques.
Hadrien Degiorgi, Le Point, Septembre 25, 2024