C’est un parcours initiatique de l’œuvre d’Ernest Dükü qui est ici proposé, une promenade harmonieuse pour découvrir histoire africaine et spiritualité africaines autour de symboles. Qu’ils soient akan, religieux ou rituels, ces signes content, ensemble, une histoire de notre Continent sur un support papier, noir intense, chinois froissé ou mâché en sculpture. Qui pourra après cela continuer à soutenir que nous n’avons pas d’histoire écrite?
La thématique du portrait et du masque est omniprésente dans l’œuvre de l’artiste. Accessible à tous, elle se décline à volonté et peut devenir plus ou moins complexe au gré des symboles utilisés. Figurative et colorée, l’image peut ainsi se transformer en esprit pur lorsque les lignes blanches prennent une dimension tridimensionnelle. Et dire que la passion pour le dessin du jeune Ernest n’était pas du goût de tout le monde!
MasKArade Ananze explorer est, nul doute, un titre familier à un large public ivoirien qui y reconnaîtra les références à Ananze, héros homme araignée mythique des contes. Pour tous les autres, il continuera à surprendre et intriguer comme la musicalité récurrente de tous les titres donnés aux œuvres. Car chez Ernest tout commence par un titre, rêvé ou souhaité, avant que sa main n’en trace le contour et les formes donnant vie à l’idée d’un trait continu, sûr et précis, une main comme guidée par les Komians, ces grandes prêtresses en connexion avec l’univers surnaturel et les mystères de la vie.
Ernest sait nous transmette de réelles émotions et nous ouvre par un jeu de piste chargé d’indices les clefs dynamiques d’un univers somme toute commun à toute l’humanité, au-delà des cultures partisanes, au-delà des étiquettes et préjugés.
N’est-ce pas la finalité ultime de l’art ?
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