LouiSimone Guirandou Gallery associe à nouveau le design à la photographie avec deux créateurs, Issa Diabaté et Macline Hien.
Il est fréquent de nos jours d’entendre parler de design, s’agissant aussi bien d’objets industriels de consommation courante, d’immeubles, que de mobilier dont les formes et les éléments de fabrication représentent une nouveauté. Considéré comme l’un des concepts majeurs de la théorie de l’art, le design est perçu comme l’émanation de la révolution industrielle européenne du XIXe siècle à nos jours. Il fonde sa problématique sur la fonction de l’objet dans sa structure et sa forme dans l’environnement social. La modernité s’exporte et les innovations technologues sont à la portée des créateurs, des artistes des designers de tous les pays. La photographie gagnera elle ses lettres de noblesse au siècle dernier. Elle a ignoré le régime ancestral de la représentation, et tous les arts ont suivi. Elle opère par connexion, proximité, association, elle montre au lieu de dire et laisse une trace, une empreinte. Land art, body art, installations éphémères, happenings, etc… n’auraient pas vu le jour sans la photographie.
Issa Diabaté, architecte-designer originaire de la Côte d’Ivoire, connait bien le mobilier traditionnel de son pays, ses tabourets de bois, ses chaises de Chefs, ses chaises faites de deux planches en bois emboitées appelées chaises de gardien…
Diplômé de l’université de Yale (Etats-Unis) Issa Diabaté s’inspire de ces modèles traditionnels pour proposer au regard une gamme de mobiliers issus de son imagination créatrice portée par l’innovation technologique. Tout comme Piet Mondrian (1872-1944), il privilégie un ordre géométrique dans l’emploi des lignes verticales et horizontales. Primé par la Communauté Européenne à la Biennale de Dakar (Sénégal) en 1998 précédé du Prix « Robert Allen Award » en 1995 aux Etats-Unis, Issa Diabaté est confirmé dans ses travaux de recherche et d’innovation. Son génie, sa sobriété et sa simplicité se retrouvent dans les nombreuses réalisations mobilières et immobilières aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur.
Issa incarne bien cette affirmation de Cheikh Anta Diop, (1923-1986), à propos de l’artiste africain : « ce qui caractérise l’artiste africain c’est sa liberté dans sa création plastique. L’artiste est sûr de son génie, certain de l’authenticité de ses inventions. Aussi ses œuvres sont-elles exécutées avec une impressionnante simplicité. »
Macline Hien, pur produit de l’Institut supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAC), en marge du marché qui encense les portraitistes, hors de l’économie de survie, se réapproprie les images et affirme son point de vue. Sa photographie se couvre de silence pour mieux se faire entendre ; elle se découvre. Silencieuse elle pousse un cri qui fait sens, en un fait de résistance et de résilience.
Le travail d’ouverture referme les plaies. Il pense la vision et panse la lésion. L’absence des hommes souligne la présence de leurs actes. L’écriture brute, sobre et cuite, servie par la pureté des lignes, offre cash l’invisible visage de l’Homme.
Témoin sociétal, historienne de tant de décennies, chroniqueuse des paysages en ruine, Macline offre une poétique de la lumière et de l’ombre humaine afin que soit respecté le rendez-vous avec la paix. Dans la plus vaste des cités : notre conscience.
Munie de son objectif, Macline exprime son monde intérieur et nous entraine dans sa pensée ; le silence qui sourd de ses images nous appelle à la réflexion et à l’introspection.
LSG Gallery