Mohamadou N’DOYE (N’doye Douts) est un artiste sénégalais né en 1973. Il fait partie du prestigieux groupe d’artistes de renom formés à l’École nationale des arts de Dakar, dont il est sorti major de sa promotion en 1999, après un cursus impressionnant. Douts s’est rapidement distingué dans divers ateliers ou biennales et lors de la projection de son court-métrage “Train-Train Médina”, qui évoque la construction et la fragile déconstruction d’une ville sur le sable. Il est également sculpteur mais la peinture reste sa discipline de prédilection.
L’artiste a acquis une reconnaissance internationale après avoir participé à quelques résidences prestigieuses en France; reconnaissance consacrée par sa participation à “Africa Remix “au Centre Pompidou (Paris, France) en 2005. Ses œuvres sont exposées dans le monde entier, notamment aux États-Unis, en Europe, en Afrique du Sud au Japon et en Corée.
Sa peinture - que l’on pourrait qualifier de naïve et colorée – s’inspire d’un quartier de Dakar, la Médina, véritable labyrinthe de rues désordonnées où circulent tous les types de véhicules. Dans cet environnement, les rues sont bordées de fils de fer sur lesquels sèche du linge et d’antennes téléphoniques atteignant le ciel. Les maisons semblent enchevêtrées, des tas de débris jonchent le sol, montrant la pauvreté environnante du quartier construit avec des matériaux rudimentaires tels que la tôle ondulée, le carton, la latérite, .... Le chaos qu’il dépeint illustre l’ingéniosité de l’homme vivant dans des villes sans âme.
Du haut du bâtiment où se trouve son studio, l’artiste est un observateur silencieux qui écoute et ressent la ville vivante et ses vibrations. Le tourbillon de la cité et le mélange de multiples cultures dans un environnement urbain l’ont souvent interpellé : “Comment les gens vivent-ils dans de tels quartiers” ? Et c’est précisément à cette question que son travail tente de répondre : sa peinture explore et transfigure ces enchevêtrements variés de formes, de matériaux et de couleurs, les contaminations réciproques de l’architecture et de la vie où les lignes entourant la ville s’étirent et semblent flotter dans l’espace.